Cette fois, ça y est. Madonna est bel et bien de retour. Son nouveau single est sorti hier après-midi. Elle chantera dans la nuit de dimanche à lundi, à la mi-temps du Super Bowl aux Etats-Unis, en attendant son album « MDNA » le 26 mars, le premier depuis quatre ans.
Un disque réalisé en grande partie avec un musicien français : le DJ producteur Martin Solveig, connu pour son tube « Hello » et ses clips décalés tournés à Roland-Garros ou au Stade de France. C’est la deuxième fois que la star travaille avec un collaborateur tricolore après Mirwais, l’ancien membre du groupe Taxi Girl, pour son album « Music », en 2000. Martin Solveig s’explique pour la première fois sur cette collaboration événement.
Comment est né ce disque avec Madonna?
MARTIN SOLVEIG : Je pensais que rien ne se passerait pour moi aux Etats-Unis. Jusqu’à ce que mon single « Hello » traverse l’Atlantique. Le jour où il est devenu Disque d’or là-bas, le manager de Madonna, Guy Oseary, m’a appelé en me disant : « Madonna prépare un disque, elle voudrait travailler avec toi. Est-ce que tu peux nous envoyer des musiques? » Au départ, j’ai cru que c’était une blague. Ensuite, j’ai été un peu dépassé. C’est un peu un rêve ultime de travailler avec Madonna quand t’es musicien.Votre première rencontre avec elle?
MARTIN SOLVEIG : On s’est d’abord parlé au téléphone. Elle avait beaucoup aimé « Hello » mais aussi « Boys and Girls » que j’avais fait pour un show de Jean-Paul Gaultier. Elle m’a dit : « On sent que c’est quelque chose de différent de ce que l’on entend actuellement. » Ensuite, les choses se sont faites avec beaucoup de facilité. On devait travailler sur un ou deux titres et on en a fait six, soit la moitié de l’album : « Turn-up The radio », « I Don’t Give a », « I Fucked up », « Beautiful Killer », « B-Day Song »….Et le single « Give me All Your Luvin’ » que l’on entend depuis hier?
MARTIN SOLVEIG : Oui, il s’est fait très vite. On était en studio à Londres. Je le lui ai fait écouter. Elle est passée derrière le micro et a dit : « Allez, on enregistre direct. » Il y a des éléments de cette première prise que l’on a gardés dans la chanson. Ensuite, j’ai pensé avec son manager à la participation de M.I.A sur ce titre et Madonna à Nicki Minaj qu’elle adore. Elles sont toutes les trois sur une des autres chansons que l’on a faites.Le single a même fuité sur Internet en novembre.
MARTIN SOLVEIG : Cela a été un peu la panique, même si c’était une version de travail inachevée. A priori, la fuite vient d’un pirate qui a réussi à entrer à distance dans l’ordinateur de Madonna. Elle est tout le temps harcelée comme ça au niveau informatique. C’est une histoire de fou, j’ai quand même été réveillé par le FBI à 4 heures du matin. Ils ont scanné mes ordinateurs à distance pour voir si cela venait de chez moi. Depuis, mon ordinateur de production a été scellé dans un coffre. Je n’ai même pas pu repartir avec une copie du single. Je vais l’acheter!Est-ce facile de travailler avec Madonna?
MARTIN SOLVEIG : Elle est très accessible. Tu oublies que c’est une icône et très vite cela devient une collaboration entre deux artistes. Et elle a beaucoup d’humour, de second degré. Elle m’a affublé d’une dizaine de surnoms comme « professeur » en français ou « le tyran » parce qu’elle trouvait que je lui faisais refaire des voix trop souvent. Elle m’appelait aussi « Roman Polanski » parce qu’elle trouve qu’on se ressemble! On a travaillé trois mois ensemble entre Londres et New York. On s’envoie toujours pas mal de textos, d’idées. On parle beaucoup de films. Elle connaît très bien le cinéma français des années 1960. Par exemple, la chanson « Beautiful Killer » est une allusion directe au « Samouraï » de Melville. Elle y chante « tu es un tueur magnifique mais tu ne seras jamais Alain Delon ».Cela vous a rapporté beaucoup d’argent?
MARTIN SOLVEIG : Pour l’instant, rien. Mais on est sur une base de partage des droits sur les titres que l’on a faits ensemble. C’est très généreux de la part de Madonna. Dans quelques années, cela va représenter de l’argent. Mais l’expérience musicale est tellement folle que je n’ai pas encore pensé aux retombées financières.