Dans le cadre de la promotion pour son dernier album MDNA et la prochaine tournée qui l’accompagne, Madonna a accordé une poignée d’interviews à quelques journalistes triés sur le volet.
Le magazine allemand Zeit a eu le privilège de passer 15 minutes avec Madonna à New York, peu après la soirée de lancement de « Truth or Dare by Madonnna » chez Macy’s.
Deux heures avant l’interview, le magazine a reçu un appel de la maison de disque, lui demandant de poser quelques questions destinées exclusivement aux fans japonais de Madonna, car il n’était pas possible d’accorder une interview à la presse japonaise.
Comme toujours, Liz Rosenberg a fixé les règles: pas de questions sur ses enfants, son divorce, Guy Ritchie, sa vie amoureuse, les rumeurs en général et Lady Gaga. Seules les questions sur MDNA et le MDNA tour étaient autorisées.
Voici le contenu de l’interview allemand, traduite par Madonnarama…
Zeit Magazin: Connaissez-vous le club berlinois Berghain ?
Madonna: Berghain? Pourquoi cette question?Zeit Magazin: Parce que les gens de toute la planète y viennent danser sur de la musique techno.
Madonna: Je vois.Zeit Magazin: Dans les paroles de votre nouvelle chanson, « Girl Gone Wild » dit « On the floor till the daylight comes. » (« sur la piste jusqu’au lever du jour »). A quand remonte la dernière fois que vous avez dansé jusqu’au lever du jour?
Madonna: Au dernier nouvel an. A Gstaad, avec Jay-Z. Sur de la dance music.Zeit Magazin: Comment sentez-vous que les paroles d’un morceau sont assez bonnes?
Madonna: Quand j’ai la chair de poule. Je le sens au fond de moi. Certains titres me viennent facilement, alors que d’autres prennent plus de temps.Zeit Magazin: Aimez-vous écrire des chansons? Ou bien est-ce un travail difficile?
Madonna: C’est un travail difficile, mais c’est fun.Zeit Magazin: Comment avez-vous trouvé un son nouveau?
Madonna: J’ai beaucoup d’amis DJs. Et j’écoute beaucoup de musique récente lorsque je fais du sport.Zeit Magazin: Donnez-vous une éducation musicale à vos enfants?
Madonna: Je leur fait écouter beaucoup de bandes originales de films, ainsi que de la musique ancienne, comme Edith Piaf. En contrepartie, mes enfants me font découvrir de nouvelles choses. On s’entraide en quelque sorte.Zeit Magazin: Est-il déjà arrivé que vos enfants vous fasse découvrir une musique qui vous fasse dire: « Je ne comprends pas cette musique. » Comme du dubstep par exemple…
Madonna: J’aime beaucoup le dubstep! Mes enfants ont très bon goût. Je leur joue pas mal de musique des années 80, comme Kurtis Blow ou B-Boy! Mon fils adore le breakdance!Zeit Magazin: Enseignez-vous les pas du break dance correctement à votre fils?
Madonna: Non, c’est lui qui m’apprend! Je suis assez mauvaise dans l’ensemble!Zeit Magazin: Possédez-vous encore beaucoup de vinyles des 80s?
Madonna: Mes vinyles sont tous stockés. Je ne les garde pas avec moi chez moi.Zeit Magazin: Combien de temps pouvez-vous tenir sans faire de la musique?
Madonna: Trois ans. Après ça commence à devenir douloureux.Zeit Magazin: Y-a-t-il constamment de la musique chez vous?
Madonna: Constamment!Zeit Magazin: Qu’écoutez-vous en ce moment dans votre iPod?
Madonna: J’écoute la bande originale du film Pina, qui traite de la vie de la chorégraphe Pina Bausch. Vous avez vu le film de Wim Wenders? J’aime l’histoire de cette femme qui danse et dont le travail est en avance sur son temps.Zeit Magazin: Vous souvenez-vous de la première fois que vous vous êtes écoutée à la radio?
Madonna: Oui, je m’en souviens. Je vivais dans un appartement à New York, dans la 92ème rue, sur la riverbank. Tout le monde écoutait la radio. L’expérience a été assez irréelle. Je me suis dit « C’est moi! Comment c’est possible ? » Ce moment a été assez magique.Zeit Magazin: Vous souvenez-vous de votre tout premier concert ?
[Madonna réfléchit, regarde Liz Rosenberg, qui lui rappelle « ton premier show en Amérique, c’était en 1984 ».]
Madonna: Non, ça c’était déjà des shows en stade. Tout a démarré dans un club. Le CBGBs, un club légendaire à Manhattan. Des groupes comme les Talking Heads, Blondie ou les Ramones y ont démarré.
Zeit Magazin: Vous souvenez-vous du nombre de personnes présentes, ce soir là?
Madonna: Je n’en sais rien. J’étais batteuse dans un groupe. Je me souviens comme il était dur d’installer l’équipement et les batteries. Ah oui, on m’a aussi jeté une bière dessus.Zeit Magazin: Vous étiez nerveuse?
Madonna: J’étais très nerveuse et toute excitée. C’était très cool.Zeit Magazin: Êtes-vous toujours nerveuse quand vous faites un show gigantesque, comme pour le Super Bowl?
Madonna: J’étais clairement très nerveuse!Zeit Magazin: Classer un album numéro un, c’est aussi excitant que la toute première fois ou bien s’habitue-t-on au succès?
Madonna: Non, on ne s’habitue pas au succès. Concernant mon travail, je ne considère jamais rien comme étant acquis.Zeit Magazin: Est-il plus difficile de devenir célèbre ou bien de le rester?
Madonna: De le rester.Zeit Magazin: Comment y êtes-vous parvenue? Quelle a été la règle la plus importante?
Madonna: Je ne pense pas qu’il y ait de règle.Zeit Magazin: Mais personne dans le business de la pop n’est restée au top aussi longtemps que vous.
Madonna: Il s’agit de faire ce que vous aimez vraiment, de nourrir votre âme avec de nouvelles idées, et de ne jamais cesser de vouloir grandir en tant qu’individu. C’est ce qui vous aide à créer de l’art.Zeit Magazin: Si vous étiez président des États-Unis pour une journée, que feriez-vous?
Madonna: En une journée, on ne change pas grand chose. Je pense qu’il me faudrait être présidente un peu plus longtemps, mais je dépenserai moins d’argent en armes de destruction massive et je donnerai plus pour l’enseignement et l’art.
Traduction de l’allemand en français: Madonnarama