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REVUE DE PRESSE
Devant 16 000 fans en délire hier soir au Centre Bell, l’indestructible icône a proposé un concert tantôt sombre, tantôt lumineux, mais toujours divertissant et provocant.
Madonna est apparue au public à 22 h 10. Mitraillette en main, vêtue d’un voile et d’une couronne dorée (un clin d’œil au look qu’elle arborait quand elle s’est mariée à Guy Ritchie), la chanteuse de 54 ans a retiré son attirail avant d’entonner Girl Gone Wild, accompagnée d’une demi-douzaine de danseurs aux allures de moines dépravés.
Chorégraphie réglée au quart de tour, rythme vrombissant, décolleté plongeant… Le ton était donné.
Le pied sur l’accélérateur, une main sur la gâchette, Madonna a poursuivi sa virulente course avec Gang Bang, la meilleure pièce de son dernier CD, MDNA. Telle une héroïne «badass» d’un film de Quentin Tarantino, l’étoile s’est furieusement débarrassée – un à un – des bandits masqués qui menaçaient de l’abattre dans sa chambre d’hôtel bon marché. À chaque tir, le sang giclait sur les écrans géants placés en toile de fond. Des images saisissantes qui traduisaient bien la violence des paroles du morceau. Cascades, cervelles qui éclatent, rires démoniaques… L’agressivité montrée par Madonna n’avait rien de plaqué. Au contraire. On la sentait investie, passionnée et même possédée.
Entre l’ombre et la lumière
Madonna a entamé la deuxième partie du concert habillée en majorette avec Express Yourself. Tenant à conserver son trône, elle a profité de l’occasion pour reprendre quelques lignes du fameux Born This Way de Lady Gaga, soulignant explicitement les ressemblances entre les deux pièces.
Et histoire d’enfoncer le couteau dans la plaie, elle a conclu le numéro en chantant She’s Not Me, un extrait de son album Hard Candy (2008). Comme quoi Madonna peut être tout aussi assassine en chanson qu’avec des armes à feu.
La diva a empoigné sa guitare – avec plus ou moins d’aisance – trois fois durant le spectacle. L’instrument a toutefois apporté un punch supplémentaire aux accrocheuses Turn Up the Radio et I Don’t Give A.
MDNA en puissance
Certains reprocheront à Madonna d’avoir privilégié ses plus récentes compositions et boudé plusieurs incontournables. Les chiffres ne mentent pas : 8 des 19 chansons au programme étaient tirées du dernier opus de l’Américaine. Où étaient les Into the Groove, Holiday et Music ? Nulle part.
Pour ravir les spectateurs et convaincre les critiques, Madonna se complique la vie. Au lieu d’enchaîner les tubes durant deux heures, elle sort des sentiers battus et offre des titres qui s’inscrivent dans l’histoire qu’elle souhaite raconter.
Et quand elle daigne sortir les classiques, ils sont quasi méconnaissables, ce qui donne des résultats étonnants : Open Your Heart (relecture acoustique avec Kalakan, un trio basque et son fils Rocco qu’elle a fait monter sur scène), Vogue (version Super Bowl) et Like A Prayer (dansante et spirituelle). Quant à Like A Virgin, oubliez l’instrumentation clinquante de 1985. Madonna l’aborde en toute simplicité aux côtés du claviériste montréalais Ric’key Pageot.
Seul Human Nature demeure fidèle à l’original. Madonna a d’ailleurs profité des rythmes langoureux du titre pour montrer qu’en matière de striptease, elle se débrouille encore très bien. Sous les cris approbateurs du public, elle a conclu le numéro les culottes baissées, affichant l’inscription « Free Pussy Riot » sur son dos dénudé.
La touche du Cirque
On a remarqué la signature du Cirque du Soleil – et du metteur en scène québécois Michel Laprise – à plusieurs reprises durant le concert. Pendant Hung Up, des acrobates multipliaient les pirouettes sur des sangles élastiques, tandis que Give Me All Your Luvin, était agrémentée des soldats tambours suspendus à 20 mètres dans les airs.
Impossible d’ignorer l’apport de Moment Factory, qui signe le contenu multimédia du concert. Les images verres qui revolent en éclat ont fait sensation en ouverture. Mais la firme montréalaise s’est surtout illustrée avec ses 36 cubes motorisés couverts d’écrans LED qui métamorphosaient la scène en un tournemain.
Madonna a mentionné ses racines québécoises durant une intervention au micro – sa mère était Canadienne-française. « On a une connexion spéciale ! », a-t-elle lancé.
Puis, pow! Le son des cloches d’une église, une cérémonie, des chants religieux, des disciples en toge qui attendent leur sauveuse, des coups de tonnerre, puis les portes d’un confessionnal qui s’ouvrent avant que la Madonne fasse éclater la fenêtre d’un coup de fusil.
Quelle ouverture 3-D puissante et époustouflante signée Moment Factory! Madonna chante Girl Gone Wild en dansant sans retenue avec ses danseurs devant des fresques religieuses qui prennent feu.
Puis, la thématique visuelle et chorégraphique du fusil se poursuit avec Revolver et Gang Bang, avec une apparition de Lil Wayne qui chante à l’écran. L’atmosphère est tendue, violente, avec un coup de feu qui fait gicler un flot de sang sur les écrans géants. Puis, Madonna boit de l’alcool dans un hôtel pendant Papa Don’t Preach pour ensuite chanter Hung Up et jouer les funambules alors que ses danseurs font des sauts de parkour. Trop de détails? N’en voici que quelques-uns.
La foule dansait à peine, trop impressionnée par tout l’attirail visuel et scénographique qui se déployait devant ses yeux.
Pour son MDNA World Tour, la star de la pop a sollicité les talents québécois de la boîte Moment Factory (pour le contenu visuel et multimédia de 12 des quelque 20 chansons) et du metteur en scène Michel Laprise du Cirque du Soleil. Quoi dire, sinon que bravo!
Ton joyeux
Le spectacle du MDNA Tour est divisé en quatre parties. Les thèmes sont: la transgression, la prophétie, la dualité masculine et féminine, puis la rédemption.
Dans la seconde, Madonna joue les majorettes en dansant avec une dizaine de complices. Le ton est joyeux avec un visuel pop-art. La chanteuse entrecoupe Express Yourself avec Born This Way, de Lady Gaga, pour se moquer de la ressemblance entre les deux tubes. Puis, des hommes au tambour surgissent de partout sur la scène, même des airs. La foule jubile, bouche bée, en s’amusant sur Give Me All Your Luvin’. Époustouflant, encore une fois.
Un intermède rappelle les nombreux clips et succès de Madonna avant que la star ne réapparaisse sur scène avec une guitare pour chanter solidement Turn Up The Radio.
Fort sympathique, le segment presque acoustique où Madonna «chille» avec ses danseurs, ses musiciens et son fils Rocco.
Certains passages du spectacle s’étiraient en longueur, mais Madonna était en grande forme, rappelant au public que du sang canadien-français coule dans ses veines.
Au moment de mettre sous presse, nous en étions seulement aux deux tiers du spectacle. Madonna venait de montrer le haut de son g-string. Allait suivre une finale ponctuée de plusieurs tubes de la star.
Somme toute, la musique n’était devenue qu’un des ingrédients du spectacle d’hier tellement la scénographie était puissante. C’était une soirée de théâtre musical plutôt qu’un party, ce qui aura peut-être déçu certains spectateurs.
Mais force était d’admettre qu’au-delà de ses déclarations controversées et de son dernier disque assez ordinaire, «la madame de 54 ans» sait chanter, danser, provoquer, amuser et en mettre plein la vue comme nulle autre. Sur scène, c’est encore Madonna qui a le dernier mot!
Montréal était le deuxième arrêt de la tournée américaine de l’icône pop, qui est attendue en grand sur les Plaines demain à Québec. Ce sera intéressant de voir comment un spectacle aussi technique se déploiera en plein air.
Merci à tous ceux qui ont partagé leurs médias et leurs expériences !