Dans une nouvelle interview pour Hunger TV, William Orbit a évoqué le travail avec Madonna en studio, exprimant sa satisfaction concernant l’album « Ray of Light » et sa frustration par rapport à MDNA…
Hunger TV : Les gens ont été ravis quand ils ont entendu que vous travailliez sur l’album MDNA de Madonna. En quoi cette collaboration a-t-elle été différente du travail sur Ray of Light ?
William Orbit : Je savais que les gens étaient excités à cette idée. Il me demandait constamment de faire un second « Ray Of Light ».
A l’époque, l’album avait été conçu d’une façon très spontanée.
Nous étions en studio dans un quartier assez impopulaire de LA dans lequel personne n’allait.
Je me souviens de M disant à un mec de la maison de disque « C’est de l’art. C’est la façon dont nous avons choisi de le faire ».
L’expérience a été très pure. Il s’agissait de faire un album et rien d’autre.
Madonna est quelqu’un d’exceptionnel, mais c’est aussi une productrice. Ce fut une véritable collaboration.
Je trouve qu’il est important que ça se sache. Je n’aime pas quand les gens prétendent sans le savoir que j’ai été la seule personne à avoir créé cet album, et que j’ai fait tout le boulot. Je serais mortifiée si j’étais à sa place parce qu’elle n’a pas mis son nom dans les crédits en tant que productrice, par vanité. Elle a tout fait avec moi.
Nous n’avions pas de projet formaté et même si elle est assez douée pour mener sa barque, je ne m’attendais pas à la voir si nerveuse durant la première listening party pour les gens de Warner. Elle ne montre jamais sa nervosité. On parle quand même d’une femme qui n’a jamais perdu d’argent, même durant une mauvaise année, et pourtant on se bouffait les ongles de nervosité !En ce qui concerne MDNA, il est important de dire que je suis rentré dans le projet alors qu’il avait déjà été lancé.
Elle avait également pas mal d’autres projets en cours. Je ne sais honnêtement pas comment un être humain peut assurer toutes les choses qu’elle doit gérer. Elle est incroyable en temps que gestionnaire du temps.
J’aurais aimer mixer l’album moi même si j’avais pu, ou au moins le faire avec Madonna, parce qu’elle est excellente en mixing.
Nous avons des débats inspirés concernant un projet, mais nous aboutissons toujours aux mêmes conclusions. Personnellement, j’aurais rejeté trois titres sur les six produits par les autres mecs sur l’album. Ils n’étaient pas assez bons et trop puérils. Et pour les trois restants, j’aurais suggéré de les rendre plus profonds et de leur donner plus de particularité.
J’avais une équipe formidable et quelques autres titres vraiment brillants.
C’est la raison pour laquelle je suis encore un peu dans l’incompréhension jusqu’à ce jour, mais ce qui est fait est fait, donc j’évite un peu d’y penser.