Le 2 mars dernier, Madonna a été l’invitée de l’émission de Canal+, Le Grand Journal, dans le cadre de la promotion pour son album Rebel Heart.
Dans une interview exclusive avec TéléObs Antoine de Caunes explique à quel point, le manager de Madonna a été difficile et la négociation ardue…
Je ne suis pas mécontent non plus de la façon dont les choses ont tourné avec Madonna. Les artistes anglo-saxons qui sont de passage à Paris viennent faire de la promo pure et dure et sont entourés d’un aréopage de publicistes, de communicants, pire que ceux des politiques : ils exigent un contrôle sur tout. Dès qu’un truc dépasse un peu – tiens, on va lui demander de se mettre un jerricane sur la tête – « No way, no fucking way » (Trad: « Pas moyen ! Pas de putain de moyen ! »). Ce qui s’est passé avec Madonna est très marrant et révélateur. On négocie sa venue, on échange des mails avec son manager, on organise l’émission autour d’elle.
Le jour de l’enregistrement, ledit manager vient nous voir – apparemment, il n’a pas lu les mails. Et explique : « De toute façon, elle fait deux chansons, elle répond à trois questions sur l’album, et basta. » Je réplique : « Non, on va aussi lui poser des questions sur l’actu. – No way. » Toute la journée se passe comme ça.
Avant l’antenne, le manager, impressionnant du haut de son mètre 95, vient me voir et me met le doigt sur le sternum : « You don’t fuck with me » (Trad: N’essaie pas de me baiser ! »). Je réponds, avec mon accent français : « No, no, no, of course. Why should I fuck with you ? » (Trad: Non, non non, bien évidemment. Pourquoi chercherai-je à vous baiser ? » [Rires.]
D’emblée, sur le plateau, je demande à Madonna comment elle a réagi le 7 janvier en apprenant l’attentat contre « Charlie ». Le manager devient fou. On fait toute l’émission comme on avait décidé de la faire : Madonna se prend au jeu, elle est ravie. Luz débarque. Ils tombent dans les bras l’un de l’autre. Le manager qui voulait tout péter voit son artiste satisfaite et change de ton.